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IL NE FAUT JAMAIS SE FIER AUX APPARENCES

"Le judo est comme la vie
Et la vie est comme la mer,
La mer est immense,
Parfois tranquille,
Mais souvent y roulent les vagues ...

Le Judo est comme la vie
Et la vie est comme le ciel,
Le ciel est infini,
Parfois immobile,
Mais souvent s'y accumulent les nuages ...

Le Judo est comme la vie
Et la vie est comme la terre,
La terre est fertile,
Parfois sereine,
Mais souvent y grondent ses entrailles ...

Le Judo est comme la vie
Et la vie est comme l'univers,
L'univers est insondable,
Parfois harmonie,
Mais souvent s'y déchaîne les éléments ...

Le Judo est comme la vie ...
Et la vie est comme l'homme
L'homme est mouvement
Parfois calme
Mais souvent s'affrontent ses passions ...

Des anecdotes « émaillent », je dirais, l’expérience qui est la mienne. Il ne faut jamais se fier aux apparences. C'est-à-dire qu’il y a des proverbes dans tous les pays du monde, qui font que l’apparence souvent c’est quelques choses qui est trompeur. Et un élève, que je ne nommerai pas bien sûr, me semblait, sur le tapis, être un élément plutôt perturbateur, quelqu’un que je n’arrivais pas bien à cerner. J’avais pour lui, je dirais, un préjugé défavorable, dans son comportement, tout simplement.Il m’est arrivé de me retrouver dans le bureau qui est le mien où le vestiaire est contigu au bureau. Et j’entends ce garçon, c’est un adolescent, qui était en train de chanter une chanson de Jacques Brel – il me semble que c’était « Les vieux ». J’ai été sidéré parce que je ne pensais pas que cet élève avait cette dimension. Donc je me suis rendu compte qu’il ne fallait jamais avoir de préjugés, bien entendu, aussi stéréotypés. Dans la vie chacun a un talent, chacun a … je dirais, la possibilité de s’exprimer dans un domaine : bon, les arts bien sûr, la musique, et le peinture, la poésie … Donc, moi je pense que chacun a un talent, un don et que lorsqu’on est capable de le mettre en avant, de l’exprimer, et bien – les regards des autres changent. Et on ne doit pas juger comme ça de but en blanc sur une première impression. L’activité que je pratique m’a amené, justement, à côtoyer dans ma vie des gens qui avaient des talents, comme
ceci. Et donc, la sincérité que j’évoquais, c’est de dire : recherchons plutôt les talents, essayons de faire cohabiter les différences. Sur Aubervilliers bien sûr, par exemple dans le club, j’ai plus de vingt huit nationalités
différentes. Ces gens se côtoient, cohabitent. Ils ont tous des talents, ils ont tous leurs racines, ils ont tous, bien
sûr, un vécu, la famille, bien sûr – mais même entre eux, et je pense que c’est une richesse, je pense que c’est quelque chose qui est très intéressant, le multiculturel, le multiethnique. Et sur le tapis, le fait d’être tous en kimono blanc, le fait de n’avoir que la couleur de la ceinture qui différencie, bien sûr en fonction du niveau que l’on atteint, me donne à penser qu’on est dans une sorte de position d’égalité, de fraternité. Le kimono est blanc pour tout le monde. La ceinture différencie, le grade bien sûr et comme vous avez vu tout à l’heure pendant le salut, les élèves se sont placés par couleur de ceinture, et ils intègrent cette place parce qu’ils savent très bien, au fond d’eux-mêmes, pas seulement l’apparence de la couleur de la ceinture, mais parce qu’ils ont un niveau et que ce niveau les place dans un certain ordre. Et bien sûr, il y a l’émulation, parce que chacun essaie d’aller au-delà, de progresser, de passer d’une couleur de ceinture à une autre. Et c’est l’ambition que le professeur essaie de conduire avec ses élèves au cours de l’année.

©M. Christian PLOMBAS extrait du livre "les portraits des histoires Aubervilliers"